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Le HCSP clarifie les recommandations sur la prévention de la rage - 04/04/2013 - Le quotidien du Médecin

Le HCSP clarifie les recommandations sur la prévention de la rage

 04/04/2013 
Le quotidien du Médecin
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Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publie sur son site un avis sur la vaccination antirabique préventive, le traitement post-exposition et le suivi sérologique des personnes régulièrement exposées au virus de la rage. Le nouvel avis, réalisé à la demande de la Direction générale de la santé, vise à clarifier les recommandations applicables en France pour la prévention de la rage chez les personnes susceptibles d’être exposées de par leur profession, leurs activités (professionnels,chiroptérologues) ou leurs voyages. Une clarification rendue nécessaire en raison des préconisations de l’OMS en 2010 qui estiment notamment que pour une vaccination préventive dans la situation des voyageurs, les rappels ne sont pas nécessaires.

 

Immunité à long terme

L’avis du HCSP tient compte de la situation épidémiologiqueinternationale, européenne et nationale, des risques encourus par les personnes exposées, ainsi que des données disponibles sur les vaccinsantirabiques. À propos des données de l’immunité à long terme, leHCSP précise que « si les schémas de pré-exposition induisent une réponse en anticorps antirabiques neutralisants suffisants chez pratiquement tous les individus, les études mettent l’accent sur la capacité de l’injection de rappel à un an à relancer l’immunité de manière durable dans le temps. En absence de ce rappel à un an, le pourcentage de patients à des taux d’anticorps inférieurs au seuil correct de 0,5 UI/ml sera plus important dès la deuxième année post-vaccinale ».

Les personnes exposées à un risque fréquent ou continu (personnels de laboratoire manipulant des lyssavirus, par exemple) et leschiroptérologues « nécessitent d’être efficacement protégés et de manière durable ». En revanche, les conditions d’exposition d’un voyageur ou d’un expatrié ne nécessitent pas une telle exigence de protection à long terme. « Après exposition animale, les études montrent l’effet de rappel bénéfique de 2 injections de vaccin sansimmunoglobulines même si le délai après la vaccination initiale est largement supérieur à 5 ans », indique le HCSP.

 

Voyageurs, professionnels et chiroptérologues

En conséquence, pour les voyageurs chez lesquels la vaccinationantirabique préventive est recommandée ou ayant déjà reçu une série de vaccinations post-exposition, le HCSP préconise de suivre les recommandations de l’OMS de 2010 et de « ne plus proposer un rappel à 1 an puis tous les 5 ans, sous réserve de la possibilité d’unerevaccination rapide avec une première dose délivrée après exposition et une autre dose à J3 ». L’administration d’immunoglobulinesantirabiques n’est pas indiquée dans un tel cas. Jusqu’à présent en France, il était recommandé au voyageur qui restait exposé au-delà de la première année un rappel à 1 an puis tous les 5 ans.

Pour les chiroptérologues, le HCSP maintient les recommandations du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) publiées en 2005.

Pour les professionnels exposés, le HCSP recommande de distinguer différentes catégories pour la réalisation ou non d’une injection de rappel au cours de la première année et pour la périodicité des contrôlessérologiques selon leur degré d’exposition au risque, élevé et continu ou non. « Les professionnels vaccinés qui ne sont pas soumis à un risque continu ou fréquent d’exposition doivent bénéficier d’une surveillancesérologique tous les 2 ans à partir de la fin de la première année, sans qu’un premier rappel systématique soit effectué au cours de la première année. Si ce titre d’anticorps antirabique devient inférieur à 0,5 UI (ouUE)/ml, une injection de rappel doit être pratiquée. » 

› Dr LYDIA ARCHIMÈDE 


 Une vingtaine de cas depuis 1970   

La rage est une zoonose virale due à un lyssavirus qui se caractérise par une encéphalite inéluctablement mortelle une fois les signes cliniques déclarés. La maladie est responsable de 55 000 décès par an dans le monde, essentiellement en Asie et en Afrique. Plus de 98 % de ces décès sont liés à une rage canine. Tous les mammifères peuvent être atteints même si les carnivores terrestres et les chauves-souris (chiroptères) sont les espèces hôtes principales (réservoirs). La France a été déclarée indemne de rage des animaux terrestres en 2001, statut qu’elle a perdu en 2008 pour le retrouver deux ans plus tard. 

Le risque encouru par les voyageurs dans les zones d’endémie est proportionnel à la fréquence de leurs contacts avec des mammifères susceptibles d’être enragés. En France, près de 10 % des consultants des centres antirabiques ont été exposés lors de contacts survenus à l’étranger. En 2010, sur 746 consultants, 39 % l’ont été en Asie, 30 % en Afrique (principalement du Nord) et 29 % en Europe ou en Amérique. Depuis 1970, une vingtaine de cas ont été recensés, dus à des morsures de chien (90 %). Le dernier cas autochtone a été déclaré en 2008 en Guyane chez un homme infecté par un virus dont le réservoir était la chauve-souris.
 


07/04/2013
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