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Après Louis Mourier (92) en novembre 2011, une épidémie de gale touche 24 personnes à l’hôpital de Nevers - 29/01/2013

Après Louis Mourier en novembre 2011, une épidémie de gale touche 24 personnes à l’hôpital de Nevers

 29/01/2013
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Quatre patients et 20 membres du personnes sont atteints par la gale, au centre hospitalier de l’agglomération de Nevers (CHAN). Le premier cas a été diagnostiqué le 11 décembre 2012. L’un des patients souffrait d’une forme ancienne de la maladie, la gale norvégienne, extrêmement profuse (hyperkératosique). Ce type d’épidémie n’est pas rare : l’hôpital Louis-Mourier a eu à rappeler 250 personnes susceptibles d’avoir été en contact avec l’acarien en novembre 2011.

Des mesures de traitement et de prévention ont été prises par le CHAN dans les différents services concernés. « L’épidémie ne devrait pas s’étendre davantage » estime le Dr Claire Cristofini, médecin à l’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne.

 

Le diagnostic en cause

« La gale n’est - très souvent - plus liée à l’hygiène. Tout le monde peut attraper la "gale des gens propres". Le problème, c’est le diagnostic », explique le Dr Cristofini.

Due à un parasite qui se loge sous la peau, l’infection se manifeste après trois à quatre semaines d’incubation, par des démangeaisons très intenses (doigts, poignets, aisselles...) aggravées la nuit par la chaleur du lit. « Le diagnostic est très difficile. Au début, la maladie ne se voit pas. Il faut des prélèvements cutanés. Or beaucoup de médecins - comme la population générale -, pensent que la gale est une maladie éradiquée et n’y pensent pas », poursuit Claire Cristofini. « C’est l’hôpital qui finit par recevoir ces patients qui consultent pour d’autres pathologies, la gale n’ayant pas été diagnostiquée en ville ».

En outre, la prise en charge n’est pas évidente. « Il n’y a pas de consensus sur les traitements. Le médecin doit pourtant bien les maîtriser pour expliquer au patient ce qu’il doit faire », précise le Dr Cristofini. D’autant qu’il faut absolument traiter les autres membres de la famille et de l’entourage.

Cerise sur le gâteau, l’Ascabiol, lotion pour application locale, est en rupture de stock depuis le 26 novembre 2012 pour une durée indéterminée, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En cause, une rupture d’approvisionnement de la substance active Sulfirame. L’ANSM rappelle l’existence de 2 solutions alternatives : le Stromectol 3 mg (ivermectine), comprimé, et le Spregal (esdépalléthrine/ butoxyde de pipéronyle), lotion en flacon pressurisé (aérosol). Mais elle précise que les derniers stocks d’Ascabiol doivent être réservés en priorité aux enfants de moins de 15 kg, aux femmes enceintes, aux sujets asthmatiques, et aux jeunes enfants.

 

Actualisations des recommandations

L’ARS de Bourgogne recense environ 5 000 cas chaque année et constate une hausse des signalements ces derniers mois, notamment dans les établissements collectifs. En France, l’Institut national de veille sanitaire, dans un état des lieux d’avril 2011, concluait aussi en faveur de l’augmentation de l’incidence de la gale, estimée dans une fourchette de 337 à 352 cas pour 100 000 habitants.

Le Haut conseil de la santé publique vient de mettre en ligne le 27 janvier 2013, son rapport intitulé« la survenue de maladies infectieuses dans une collectivité, conduites à tenir ». Le guide présente des fiches sur chaque maladie infectieuse, précisant la période d’incubation, la durée de la contagiosité, les mesures à prendre pour le malade et l’hygiène et la prévention de l’entourage. Il s’adresse aux médecins traitants et aux médecins des collectivités.

COLINE GARRÉ

 

 

 

 

 

 

 




30/01/2013
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