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L’augmentation inquiétante des tuberculoses ultrarésistantes - lequotidiendumedecin.fr 31/08/2012

L’augmentation inquiétante des tuberculoses ultrarésistantes

lequotidiendumedecin.fr 31/08/2012
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L’étude PETTS, menée dans 8 pays, donne une image du développement des tuberculoses résistantes aux antituberculeux de deuxième ligne, qui touche près de 44 % des patients testés. On parle dans ce cas de tuberculoses ultrarésistantes, un phénomène en expansion.

La tuberculose multirésistante (MRTB), définie par une résistance de la mycobactérie à l’isoniazide et à la rifampicine, touche entre 3,6 % et 4,8 % des cas incidents à l’échelle mondiale. La plupart des recommandations ont été développées pour contrer ce phénomène. Il augmente toutefois et touche plus largement le domaine des maladies infectieuses. « Actuellement, nous rencontrons une prévalence des résistances multipliée par 10 dans certains sites, où presque la moitié des souches générant des maladies infectieuses sont multirésistantes. » En matière de tuberculose, cette expansion est due à l’utilisation des traitements de seconde ligne à la suite de l’apparition de la résistance sur les médicaments de première ligne.

Des cas rapportés dans 77 pays

Un phénomène encore plus inquiétant qui est en train de se développer est l’apparition de tuberculoses ultrarésistantes (XDRTB pour « extensively drug resistant tuberculosis »). Des XDRTB ont été rapportées par les autorités de santé de 77 pays. Ce phénomène est mal chiffré.

L’étude PETTS (Preserving Effective TB Treatment) en donne une première image. Elle a été menée prospectivement pour évaluer la résistance aux antituberculeux de deuxième ligne dans 8 pays : l’Estonie, la Lettonie, le Pérou, les Philippines, la Russie, l’Afrique du Sud, la Korée du Sud et la Thaïlande. Des prélèvements ont été réalisés au début du traitement de deuxième ligne chez 1 278 adultes présentant une tuberculose pulmonaire. Les résultats montrent l’existence d’une résistance à au moins un des produits de seconde ligne chez 43,7 % des patients (de 33 % en Thaïlande à 62 % en Lettonie).

Dans un cinquième des cas (20 %), il y a une résistance à au moins un produit injectable de seconde ligne, de 2 % aux Philippines à 47 % en Lettonie. La proportion des cas de résistance à la fluoroquinolone est de 12,9 %. Un total de 6,7 % des patients présentaient une XDRTB (de 0,8 % à 15 % selon les sites), avec des prévalences de 15,2 % en Corée du Sud et de 11,3 % en Russie, ce qui est le double de l’estimation actuelle par l’OMS, établie à 5,4 %.

Les facteurs de risque d’apparition de cette résistance XDRTB ont été évalués. Le plus important est un traitement antérieur comportant un médicament de seconde ligne, ce qui mutiplie le risque par 5.

Des facteurs individuels

L’étude montre que les résistances aux fluoroquinolones et les tuberculoses XDR sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Des facteurs de risque d’apparition des résistances aux produits de seconde ligne injectables sont par ailleurs identifiés : le chômage, un antécédent d’emprisonnement, l’abus d’alcool et le tabagisme. Ce qui fait dire à l’un des investigateurs que « des facteurs sociaux devraient être pris en compte dans la prise en charge de la tuberculose » (Tracy Dalton).

L’étude PETTS est toujours en cours. Des investigations plus larges sont nécessaires pour ajuster les recommandations internationales et au niveau de chaque région. Un commentateur souligne le niveau préoccupant des XDRTB en particulier dans les régions où la MRTB est élevée. Il y a une sous-estimation de l’importance du phénomène.

 

Dr BÉATRICE VUAILLE



31/08/2012
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