POUR UN TRAVAIL COLLABORATIF DES MEN

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La scolarisation des élèves handicapés

Académie de Versailles - mis à jour le 19/01/2009

La scolarisation individuelle

Selon la nature et la gravité du handicap, la scolarisation peut se dérouler sans aucune aide particulière, ou faire l'objet d'aménagements lorsque les besoins de l'élève l'exigent. Le recours à l'accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire et/ou à des matériels pédagogiques adaptés peut être nécessaire. Ils sont attribués sur décision de la C.D.A.P.H.

Scolarisation dans un dispositif collectif

Si la loi privilégie la scolarisation individuelle dans l’école ou l’établissement du « quartier », le recours à un dispositif spécifique peut permettre une meilleure prise en compte des contraintes liées à l’état de santé ou à la déficience, et lorsqu’un soutien pédagogique particulier est nécessaire pour des apprentissages rendus difficiles par une lenteur ou une fatigabilité particulière.

Exemples de pratiques pédagogiques adaptées :

Les informations données dans ces pages sont généralistes et ne peuvent rendre compte de la diversité des cas particuliers. Elles doivent donc être adaptées à chaque élève concerné.

Pratique de l'E.P.S pour des élèves partiellement aptes

L'E.P.S est une discipline obligatoire. Elle s'adresse à tous les élèves car elle participe à leur formation globale. Sa pratique demandera aux professeurs d'aménager leur enseignement afin de le rendre accessible aux élèves porteurs d'un handicap ou d'une maladie invalidante.

Le médecin scolaire peut être amené à rédiger un Projet d'Accueil Individualisé. Le contrôle des acquisitions d’E.P.S doit aussi être aménagé, tant en contrôles en cours de formation que lors d'examens finaux.

Des documents sont disponibles sur le site académique de l’Education physique et Sportivelien externe

1. Les déficiences visuelles

Définitions

L'acuité visuelle du meilleur œil après correction définit juridiquement le taux du handicap :

  • inférieure à 4/10ème et/ou champ visuel réduit à 20° : la personne est malvoyante ;
  • inférieure ou égale à 1/20ème et champ visuel réduit à 10° : la personne est considérée comme légalement aveugle.

Un élève non-voyant peut donc avoir des restes visuels.

En dehors de la cécité, il existe de nombreuses pathologies qui entraînent différentes façons de mal voir : vision de loin floue, anomalies de la perception des couleurs, nystagmus (secousses rythmiques des globes oculaires), photophobie (difficultés à voir dans un lieu trop éclairé)...

Outre ces pathologies, la capacité à assumer sa différence, à maîtriser et utiliser les aides palliatives, le comportement ou l'attitude (lenteur, fatigue, repli…), ainsi que le désir d'autonomie, ont des conséquences sensibles sur le vécu de la déficience visuelle et sur les apprentissages.

Chaque situation est unique. Une même pathologie peut entraîner chez deux personnes des conséquences différentes, en fonction de l'histoire personnelle, de la date de survenue de la déficience et de la prise en charge rééducative. De plus, chez une même personne, des variations de perceptions visuelles apparaissent au cours de la journée, en fonction de la fatigue générale ou visuelle et des changements lumineux.

Le jeune malvoyant se trouve dans une situation ambiguë : il fait partie des voyants, mais ne voit pas comme eux. Il peut être incompris : ses capacités de compensation peuvent laisser penser que sa vision est plus performante qu'elle n'est en réalité. Les troubles ne sont pas toujours corrigés par des lunettes : certains élèves déficients visuels n'en portent pas.

Un guide pour les enseignants qui accueillent un élève présentant une déficience visuelle est disponible auprès du service Handiscol du département. Conséquences des déficiences visuelles sur les apprentissages

La plupart des élèves déficients visuels rencontrent des difficultés dans toutes les situations de lecture et souvent d'écriture, ce qui demande pour eux-mêmes et leurs professeurs de réfléchir à la gestion du temps. Elève non-voyant

Il lit en braille, soit sur papier spécial, soit à partir de son « bloc-notes » ou de sa plage braille. Tout ce qui est visuel doit lui être décrit. Il est important que l'enseignant formule oralement tout ce qu'il écrit au tableau, qu'il utilise un vocabulaire spatial précis et demande la même chose des élèves, qu'il épelle les mots nouveaux (surtout en langues étrangères). Les schémas et figures peuvent être reproduits en relief sur une feuille spéciale en plastique.

Un élève qui a bénéficié d'un solide apprentissage des techniques palliatives, sait très bien gérer son matériel. Cependant, la lecture des documents demande plus de temps que pour les autres élèves : le document en braille est beaucoup plus volumineux que celui en noir, et ne permet pas d'avoir une perception globale (plan, type de document, emplacement d'une information). L'élève non-voyant ne peut pas, comme ses camarades, survoler un texte, et il peut avoir du mal à retrouver une ligne après avoir cherché une information. La découverte des schémas en relief demande beaucoup de temps.

Elève malvoyant

Les gênes sont très diverses : une même pathologie peut avoir des répercussions différentes en fonction de la situation et de l'histoire du jeune. Il est important d'observer l'élève dans les situations d'apprentissage, et d'échanger avec l'enseignant spécialisé qui le suit. Le jeune est souvent incompris car la déficience peut ne pas être perçue. Il y a parfois un risque que certains professeurs et élèves doutent de son handicap, surtout quand il essaie de cacher ou de minimiser ses difficultés pour apparaître comme les autres. Il est souvent plus lent, d'où l'importance d'être attentif au facteur temps.

Quelques indications très générales, à affiner en fonction de l'élève concerné :

  • Vision de loin floue : l'élève ne voit pas au tableau, ne peut pas lire les affichages muraux, ne peut pas suivre une activité ou démonstration présentée loin de lui.
  • Vision de près très rapprochée : l'élève est souvent penché sur ses documents ou les porte très près de ses yeux. Il n'en a donc aucune vision globale car le champ visuel est restreint.
  • Vision périphérique avec altération de la zone centrale du champ visuel : l'élève est à l'aise dans ses déplacements et reconnaît les gens de loin, mais il a beaucoup de mal à lire. Comme il est obligé de faire travailler une autre zone de son champ visuel, on peut avoir l'impression qu'il ne nous regarde pas. Il a du mal à fixer.
  • Vision tubulaire (comme à travers un trou de serrure) : le champ visuel est très restreint, la prise de repères dans les documents est difficile.
  • Anomalies de la vision des couleurs : l'élève ne perçoit pas les nuances, voire aucune couleur, ce qui nécessite une adaptation des cartes de géographie ou des exercices en matières scientifiques.

1.1. Quelques préconisations d'adaptation et d'aides

Documentation

- L'élève lit en braille
L'enseignant peut lui donner directement les fichiers textes sur support informatique. Pour les autres documents, un centre de transcription devra être sollicité. Les documents doivent être prévus suffisamment à l'avance pour qu'ils puissent être transcrits : une semaine est généralement le délai nécessaire.
Pour les manuels scolaires et les livres étudiés en classe, il est nécessaire d'anticiper leur commande.

- L'élève lit en noir
Les textes manuscrits sont à éviter car ils sont difficilement lisibles.
Les documents doivent être adaptés aux besoins de l'élève : agrandis ou non en fonction du type de déficience, bien contrastés. En général, le service d'aide à la scolarisation (S.A.A.A.I.S ou S.3A.I.S) et les enseignants spécialisés prennent en charge les adaptations, surtout pour les plus jeunes.

Si ce n'est pas le cas, ou si vous n'avez pu vous rapprocher de ce service, les indications suivantes vous aideront :

  • Contraste : Veiller à ce que le document soit bien contrasté
  • Agrandissement : Le format A3 n'est pas idéal car difficilement manipulable. Préférer le format A4 en agrandissant à 120 ou 140%.
  • Police : Les polices Arial et Verdan sont les plus lisibles pour les lettres. La police Times convient pour les chiffres. La taille est à adapter en fonction des besoins de l'élève : de 14 à 22.
  • Espace inter-lignes : L'espace 1 peut suffire. Mais si la taille des caractères est importante : 1,5 ou 2 est préférable.
  • Couleurs : Veiller à trouver une codification différente quand l'élève ne voit pas les couleurs.
  • Repères : On peut matérialiser des repères dans le document, surtout au collège (titres, paragraphes, phrases soulignées…)

Il est à remarquer que certains de ces conseils s'appliquent aussi bien à des élèves non handicapés.

Déroulement de la séance

- Place du jeune dans la classe : optimiser la lumière et la distance par rapport au tableau.

- Aide à la compréhension et à la prise de notes, tenue du tableau :

  • Utiliser un vocabulaire simple.
  • Epeler les mots nouveaux, notamment en langues.
  • Utiliser un vocabulaire spatial précis (« ici » et « là » sont incompréhensibles pour un déficient visuel).
  • Formuler oralement et au fur et à mesure les consignes écrites au tableau.
  • Effacer les indications inutiles qui perturbent la lecture parfois possible de certains élèves.
  • Inciter l'élève à développer ses capacités auditives en restant vigilant sur son attention.

- Gestion du temps

  • Accepter une certaine lenteur : donner un peu moins de travaux écrits.
  • Le 1/3 temps supplémentaire accordé aux examens ne peut pas toujours l'être lors des contrôles. On peut alors enlever une question, ou contrôler certaines connaissances à l'oral.

- Matériel spécifique attribué à l'élève
Inciter le jeune à utiliser le matériel qui lui a été attribué : loupe, télé-agrandisseur, ordinateur… en lui faisant comprendre que c'est une aide précieuse et non une source de marginalisation.

- Le tutorat
Favoriser la solidarité en proposant des responsabilités à certains élèves de façon à aider le camarade dans sa prise de notes, dans ses déplacements…

Il est indispensable que l'équipe (enseignants des différentes disciplines, enseignant spécialisé, service de soins) se réunisse en début d'année mais aussi en cours d'année, afin de faire le point sur l'évolution de l'élève et ses éventuelles difficultés. C'est l'objet du suivi du Projet Personnalisé de Scolarisation. Le professeur principal pourra communiquer à l'équipe pédagogique les informations qu'il aura obtenues sur les besoins de l'élève.

Il peut être souhaitable qu'un enseignement de soutien soit mis en place : la déficience visuelle peut entraîner des erreurs ou des lacunes dans les prises de notes. La demande doit être alors adressée à l'enseignant référent.

2. Les déficiences auditives

    

2.1. Définitions

Il existe différents niveau de surdité :

Légère

  • La parole normale est perçue mais certains éléments phonétiques échappent à l'élève.
  • La voix faible n'est pas correctement perçue ; il y a peu de retentissement sur le langage.
  • Chez l'enfant dont le handicap n'a pas encore été dépisté, on parle d'inattention.

Moyenne

  • La parole n'est perçue que si elle est forte et articulée.
  • La lecture labiale est utilisée.
  • Les difficultés sont certaines sans appareillage.
  • L'articulation est défectueuse.

Sévère

  • La parole n'est pas perçue sauf quand la voix de l'interlocuteur est très forte.
  • La lecture labiale est une aide précieuse à la compréhension.
  • L'appareillage et l'orthophonie sont indispensables pour une bonne construction du langage.
  • L'acquisition spontanée du langage oral est impossible, mais il n'y a pas d'altération importante de la voix.

Profonde

  • Il n'existe aucune perception ni des bruits ni de la voix sans appareil.
  • La compréhension du message oral est presque impossible sans lecture labiale.

Le terme « malentendant » désigne plus spécifiquement une personne atteinte de surdité légère ou moyenne.

2.2. Les aides et modes de communication

Lecture labiale

  • Elle consiste à déchiffrer le message de l'interlocuteur sur ses lèvres.
  • La lecture labiale ne restitue pas intégralement le message en raison de l'existence de phonèmes invisibles ou de sosies labiaux (ex : le P et le B) identiques sur les lèvres.
  • Un labiolecteur n'identifie que 30 à 35 % du message. Le reste est deviné en fonction du contexte.

Langage parlé complété (L.P.C) ou cued-speech

  • C'est une aide à la lecture labiale. Il permet d'améliorer la réception du message oral. Il s'agit d'associer à la lecture labiale un code gestuel minimal. Ce geste se compose d'une position de la main et d'une configuration des doigts effectué près du visage.
  • Ce système permet de distinguer les sons ayant une même image labiale et donc de lever les ambiguïtés dues aux sosies labiaux.

Langue des signes française (L.S.F) ou langage gestuel

Cette communication se fait uniquement par signes. Chaque signe est porteur de sens indépendamment de toute réalisation par la parole. Chaque signe est constitué par la combinaison simultanée de 5 éléments :

  • la configuration des mains ;
  • l'orientation (doigts, paumes, bras) ;
  • l'emplacement (sur le corps, l'espace…) ;
  • le mouvement (répété, rapide, lent…) ;
  • l'expression du visage.

La L.S.F est une langue à part entière possédant une grammaire et une syntaxe, différentes de la structure de la langue française. La langue des signes n'est pas la même dans les autres pays.

Dactylologie
Il s'agit de l'alphabet réalisé manuellement. La dactylologie a donc pour référence la langue écrite et non la langue parlée. Elle s'utilise aussi bien en complément du langage oral que du langage gestuel pour épeler les noms propres, les mots nouveaux ou techniques.

Français signé
C'est une méthode qui utilise le support de la langue orale à laquelle sont ajoutés simultanément des gestes de L.S.F. Ces gestes supplémentaires ne sont pas organisés en système et ne constituent pas une langue. Lever ambiguïté et contresens suppose de maîtriser les deux langues qui ont leur propre organisation tant au niveau lexical que syntaxique. Conseils de communication

2.3. Préconisations

Au préalable :

  • s'informer sur les modes de communication de l'élève, ses façons de se faire comprendre, les aides techniques dont il a besoin ;
  • informer la classe de la présence d'un élève ou de plusieurs déficients auditifs dans la classe ;
  • faire comprendre la nécessité de calme : pas de bruit de fonds, de brouhaha.

Attitudes souhaitables pour favoriser la communication avec le jeune déficient auditif :

  • ne jamais se sentir ridicule ;
  • établir un lien de confiance et d'apaisement avec l'élève concerné ;
  • attirer son attention avant de parler ;
  • se placer bien en face de l'élève, en évitant les contre-jours et l'obscurité ;
  • ne pas parler en écrivant au tableau ou avec un crayon dans la bouche ;
  • savoir qu'une moustache ou une barbe peut empêcher la lecture labiale ;
  • ne pas mettre la main devant la bouche ;
  • éviter de se déplacer dans la classe en parlant ;
  • utiliser le langage du corps (mimiques expressives, gestes, toucher, attitudes corporelles).

Présentation des cours :

  • Soigner l'écrit en général : présentation, écriture, couleurs ;
  • Cours bien structurés, plans simples et clairs ;
  • Privilégier les informations visuelles (schémas, graphiques, illustrations, exemples concrets) ;
  • Penser à éclairer le tableau.

Choix des méthodes pédagogiques :

  • Eviter les cours magistraux ;
  • Etudier la progression annuelle en la rappelant au début de chaque cours dans un coin du tableau ;
  • Varier les accroches des élèves (sorties, intervenants…) ;
  • Utiliser les Dvd pour bénéficier des sous-titres (y compris les films français) ;
  • Veiller à la place de l'élève dans la classe (de préférence au second rang) et notamment en cas de débat (organiser la classe en arc de cercle) ;
  • Alterner les temps consacrés aux documents et aux explications orales : l'élève sourd ne peut faire les deux à la fois.

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15/11/2011
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